LE PORT DE MYTILÈNE
Le port de Mytilène. Epigrama funerario.
__Passants, je me souviens de la nacelle qui berce
La mer et son velours. Je me souviens du soir
où, si fiere de moi-même et de l’heure splendide,
l’âme élargie, la vie sauvage et frissonante,
l’ampleur du ciel turquoise, les corps étincelants,
et l’ivresse de la peau et la niut si soyeuse,
á ce gouffre j’oubliai la vague amère du temps.
__ Passants, je me souviens du velours de la mer.
La vague de terre du temps a déchiré la soie.
Je ne reverrai plus le quai de Mytilène.
De Aurora Luque, "Un número infinito de veranos".
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